Selon les dernières statistiques de l’Office fédéral de la statistique, les cinémas suisses connaissent une baisse notable de fréquentation en 2024 par rapport à l’année précédente, même pour les blockbusters habituellement fiables pour attirer les foules. En 2023, le secteur cinématographique avait pourtant enregistré une hausse significative du nombre de spectateurs, franchissant la barre des dix millions d’entrées pour la première fois depuis 2019, une reprise post-pandémique bien accueillie.
Cependant, l’euphorie semble s’essouffler. Durant la semaine 15 de l’année (du 8 au 14 avril), seulement 162’893 billets ont été vendus, contre 340’517 à la même période l’année dernière. La fréquentation a atteint son plus bas au premier semestre 2024 durant la semaine 20 (du 13 au 19 mai), avec seulement 124’404 entrées.
Fluctuations cycliques et réactions du secteur
Edna Epelbaum, exploitante de cinéma et Présidente de l’Association suisse des cinémas, rappelle que « l’activité cinématographique est, par nature, cyclique ». Elle note également que, malgré une performance mitigée des blockbusters américains, comme « Furiosa » de l’univers Mad Max, certains films suisses et européens ont trouvé leur public. Par exemple, la comédie « Bon Schuur Ticino » (« Ciao-Ciao Bourbine ») a remporté un franc succès en Suisse, attirant plus de 250’000 spectateurs. En Suisse romande, la comédie française « Un p’tit truc en plus », sortie le 1er mai, a déjà séduit près de 100’000 cinéphiles.
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Un phénomène global
Ce déclin n’est pas propre à la Suisse. En Amérique du Nord, les ventes de billets ont chuté de près d’un quart. Le week-end du Memorial Day, traditionnellement un pic pour les entrées de cinéma, a enregistré en 2024 le plus faible nombre de billets vendus depuis trois décennies, à l’exception de l’année 2020 marquée par la pandémie.
En France, la fréquentation des cinémas a également plongé, avec seulement 12 millions d’entrées en avril 2024, soit une baisse de 35,5% par rapport à avril 2023, d’après le Centre national du cinéma et de l’image animée.
Cette tendance mondiale soulève des questions sur les défis auxquels l’industrie cinématographique doit faire face en cette période post-pandémique, marquée par des changements dans les habitudes de consommation culturelle.
