L’étonnant Pierre Desproges

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La rédaction
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Lieu
Genève

Parmi les grands noms de l’humour ayant marqué le siècle dernier, celui de Pierre Desproges figure tout en haut, aux côtés de Coluche, Devos, Le Luron, Bedos et Pierre Dac. De l’humour noir à la satire fine, chaque phrase de Desproges est un petit bijou d’ironie et de vérité, souvent déguisée en simple boutade. Préparez-vous à sourire, à réfléchir, et peut-être même à vous offusquer un peu, car avec Desproges, le risque du rire est toujours au rendez-vous.

Culture

La culture, c’est comme l’amour. Il faut y aller à petits coups au début pour bien en jouir plus tard.

Et puis quoi, qu’importe la culture ? Quand il a écrit Hamlet, Molière avait-il lu Rostand ? Non.

Je serais incapable de dire qui a écrit le Boléro de Ravel et où s’est passé la bataille de Marignan.

Voltaire a gardé toute sa vie ce nom de fauteuil tout à fait stupide.

Est-il indispensable d’être cultivé quand il suffit de fermer sa gueule pour briller en société ?

Les hommes

On peut rire de tout, mais pas avec tout le monde.

Testis unus, testis nullus : on ne va pas bien loin avec une seule couille.

Plus je connais les hommes, plus j’aime mon chien. Plus je connais les femmes, moins j’aime ma chienne.

Si c’est les meilleurs qui partent les premiers, que penser alors des éjaculateurs précoces ?

L’adulte ne croit pas au père Noël. Il vote.

Ce n’est pas parce que je suis paranoïaque qu’ils ne sont pas tous après moi.

Un bon voisin est un voisin mort.

Les femmes

La femme est assez proche de l’homme, comme l’épagneul breton. À ce détail près qu’il ne manque à l’épagneul breton que la parole alors qu’il ne manque à la femme que de se taire.

L’accouchement est douloureux. Heureusement, la femme tient la main de l’homme. Ainsi, il souffre moins.

Si vous avez les seins qui tombent, faites-vous refaire le nez, ça détourne l’attention.

L’argent

Je préfère vivre en harmonie avec ma dignité, pour employer un grand mot, et refuser le confort du compromis même pour l’argent, même pour la gloire.

Je préfère être dans la misère que de m’abaisser à des choses qui ne me plaisent pas.  

L’intelligence

L’intelligence, c’est comme les parachutes, quand on n’en a pas, on s’écrase.

L’intelligence, c’est le seul outil qui permet à l’homme de mesurer l’étendue de son malheur.

Quand un philosophe me répond, je ne comprends plus ma question.

Il ne faut pas désespérer des imbéciles. Avec un peu d’entraînement, on peut arriver à en faire des militaires.

Il vaut mieux se taire et passer pour un con plutôt que de parler et ne laisser aucun doute sur le sujet.

Parler à un con, c’est un peu comme se masturber avec une râpe à fromage : beaucoup de souffrance pour peu de résultat.

La guerre

On ne m’ôtera pas de l’idée que, pendant la dernière guerre mondiale, de nombreux juifs ont eu une attitude carrément hostile à l’égard du régime nazi.

Il faut toujours faire un choix, comme disait Himmler en quittant Auschwitz pour aller visiter la Hollande, on ne peut pas être à la fois au four et au moulin.

La maladie

Moi, j’ai pas de cancer, j’en n’aurai jamais, je suis contre.

S’il n’y avait pas la Science, combien d’entre nous pourraient profiter de leur cancer pendant plus de cinq ans ?

Plus cancéreux que moi, tu meurs.

J’aime bien les histoires qui finissent mal. Ce sont les plus belles car ce sont celles qui ressemblent le plus à la vie.

La religion

Si vous parlez à Dieu, vous êtes croyant… s’il vous répond, vous êtes schizophrène.

Au paradis, on est assis à la droite de Dieu : c’est normal, c’est la place du mort.

Quelques jeux de mots…

Sans pile, on perd la face.

Et puis nos coutumes divergent, et divergent c’est énorme.

À part la droite, il n’y a rien au monde que je méprise autant que la gauche.

Je suis un gaucher contrariant. C’est plus fort que moi. Il faut que j’emmerde les droitiers.

Vous pouvez railler, mais n’oubliez jamais qu’un jour ou l’autre, c’est celui qui raille qui l’a dans le train.

Je veux bien fermer les guillemets, mais pas ma gueule.

Le rire n’est jamais gratuit : l’homme donne à pleurer mais prête à rire.

Je ne bois jamais à outrance, je ne sais même pas où c’est.

Quand la culture se lâche

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