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Laurent Mauvignier sacré par le Goncourt 2025 pour La maison vide

Écrit par
La rédaction
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Mathieu Zazzo / Grasset / DR
Lieu
Genève

Le prestigieux Prix Goncourt 2025 a été attribué ce mardi 4 novembre à Laurent Mauvignier pour son roman La maison vide, publié aux Éditions de Minuit. L’auteur de 58 ans signe ici une fresque familiale ample et poignante, saluée par le jury comme un « roman fondamental ». Dans la foulée, le Prix Renaudot couronne quant à lui Adélaïde de Clermont-Tonnerre pour Je voulais vivre.

« Je ressens de la joie immense », a déclaré le lauréat à son arrivée au restaurant Drouant, siège historique du prix. « C’est un livre qui vient de l’enfance et de plusieurs générations. »

Sacré dès le premier tour, Laurent Mauvignier a remporté six voix contre quatre pour la Belge Caroline Lamarche (Le bel obscur, Seuil). Les autres finalistes, Emmanuel Carrère (Kolkhoze, P.O.L) et Nathacha Appanah (La nuit au cœur, Gallimard), n’ont pas été retenus par les jurés.

Philippe Claudel, président de l’Académie Goncourt, a salué « un auteur dont l’œuvre compte déjà parmi les plus importantes de sa génération ». Les membres du jury arboraient par ailleurs un badge de soutien à l’écrivain Boualem Sansal, actuellement emprisonné en Algérie.

Une maison, un siècle, des silences

Dans La maison vide, Laurent Mauvignier retrace la vie d’une bâtisse tourangelle et des générations qui s’y succèdent, de la Belle Époque à nos jours. À travers cette maison, l’auteur ausculte la mémoire familiale, ses blessures et ses secrets.

On y suit notamment Marie-Ernestine, jeune fille au talent de pianiste, contrainte d’épouser un ouvrier local et d’abandonner ses rêves d’artiste, et sa fille Marguerite, marquée par le déshonneur de l’Occupation. « Je crois que mon histoire familiale ressemble à celle de millions de Français, avec ses zones d’ombre et ses parts plus glorieuses », confiait récemment Mauvignier.

Entre destins brisés, silences transmis et traces effacées (jusqu’à des visages découpés sur d’anciennes photos), La maison vide explore comment la mémoire collective et intime s’effiloche au fil des générations.


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Un Goncourt au goût de consécration

Auteur d’une vingtaine de livres depuis Loin d’eux (1999), Mauvignier avait déjà marqué la littérature française avec Des hommes (2009) et Histoires de la nuit (2020). Son Goncourt vient confirmer une œuvre cohérente, exigeante et profondément humaine.

L’effet ne devrait pas tarder à se faire sentir en librairie : le bandeau rouge du Goncourt propulse régulièrement les ventes au-delà des 500’000 exemplaires. Une bonne nouvelle pour un secteur en berne, alors que les ventes de livres ont reculé de 5,7% en septembre par rapport à 2024, selon Livres Hebdo.

Le Renaudot pour Adélaïde de Clermont-Tonnerre

Décerné dans la foulée du Goncourt, le Prix Renaudot 2025 a distingué Adélaïde de Clermont-Tonnerre pour son roman Je voulais vivre (Grasset), un récit romanesque autour du désir de liberté et des secondes chances. Le Renaudot essai revient quant à lui à Alfred de Montesquiou pour Le crépuscule des hommes (Robert Laffont).

Une rentrée littéraire marquée par les grandes sagas

En récompensant deux œuvres denses et ambitieuses, le Goncourt et le Renaudot confirment la vitalité d’une rentrée où la littérature française s’est emparée des thèmes du temps, de la mémoire et de la transmission. Laurent Mauvignier, discret mais constant, incarne cette fidélité à une écriture patiente ; Adélaïde de Clermont-Tonnerre, celle d’une plume romanesque et populaire. Deux visions complémentaires d’une même passion : raconter la vie.

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