Avec Joker : Folie à Deux, Todd Phillips ne se contente pas de prolonger le succès de son premier opus. Il interroge, et parfois même critique, la fascination pour le chaos et le culte de la personnalité autour de son antihéros. Cette suite inattendue, qui voit Joaquin Phoenix retrouver son rôle magistral du Joker, prend un virage surprenant en intégrant Lady Gaga dans un drame psychologique métamorphosé en comédie musicale. Le film débarque en salles ce mercredi 2 octobre.
Tout a commencé en 2019 avec Joker, un film qui a non seulement marqué le public, mais aussi récolté des Oscars pour Joaquin Phoenix et la compositrice Hildur Guðnadóttir. Cinq ans plus tard, et après avoir rapporté plus d’un milliard de dollars au box-office mondial, le tragique clown est de retour dans Folie à Deux. Cette fois, il croise la route de Harley Quinn, incarnée par Lady Gaga.
Alors que l’on pouvait s’attendre à une romance sombre, façon Bonnie and Clyde revisitée à la sauce comics, agrémentée de numéros musicaux, Todd Phillips change encore la donne, tout comme il l’avait fait avec le premier film. Folie à Deux nous plonge à nouveau dans son univers sombre et inquiétant. Quelques jours avant son procès pour les crimes commis sous les traits du Joker, Arthur Fleck rencontre enfin le grand amour. Fini la solitude : il est entraîné dans une folie partagée.
La suite reprend exactement là où Joker s’était arrêté. Interné à l’asile d’Arkham, Arthur Fleck est soumis à des mauvais traitements et des moqueries cruelles. L’humour n’a plus sa place dans ce quotidien sordide, jusqu’au jour où il fait la connaissance d’une autre patiente, tout aussi perturbée que lui et fascinée par ses actes criminels. Dès leur première rencontre, on comprend que leur relation sera tout sauf conventionnelle, mais ce que le film nous réserve dépasse de loin les clichés des amours contrariées.
Là où Joker évoquait la marginalisation des laissés-pour-compte dans une société malade, Folie à Deux explore la fragilité mentale d’un homme interné, et nous laisse constamment dans le doute : cette compagne qu’il s’imagine, est-elle réelle ou le fruit de son esprit tourmenté ? Les séquences musicales, souvent inattendues et parfois presque artificielles, accentuent cette incertitude. Elles sont visuellement superbes, sombres à souhait, et servent avant tout à mettre en lumière la performance captivante de Lady Gaga, qui incarne une Harley Quinn à la fois vénéneuse et candide. Sa prestation éclipse presque celle de Joaquin Phoenix, dont le personnage semble s’enfoncer dans la brutalité en réponse à un amour dont il est si cruellement privé.
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Un album surprise inspiré par Harley Quinn
Lady Gaga ne s’est pas contentée d’interpréter Harley Quinn à l’écran. L’univers du personnage l’a tellement inspirée qu’il lui a donné l’idée de créer un nouvel album surprise intitulé Harlequin, disponible depuis le 27 septembre. Composé de 13 titres, parmi lesquels des reprises comme Good Morning, Get Happy ou Oh, When the Saints, l’album revisite des classiques de légendes telles que Frank Sinatra, Judy Garland et Louis Armstrong. Un des clips de l’album a même été tourné au Louvre. De plus, un autre projet musical, LG7, est attendu pour février 2025.
Quand la Joconde participe à la promotion du film
Le mercredi 25 septembre, le musée du Louvre et la popstar américaine Lady Gaga ont fait sensation sur Instagram en partageant un mini-clip provocateur, réalisé par Warner Bros. Filmée en pleine nuit dans les salles désertes du musée, Lady Gaga s’amuse à « vandaliser » la célèbre Joconde (1503-1519) en traçant un large sourire sur sa vitre à l’aide d’un rouge à lèvres. Un coup double ingénieux : la vidéo, déjà visionnée près de 10 millions de fois en reel sur le compte de l’artiste, sert à promouvoir à la fois le nouveau film de la chanteuse et la prochaine exposition du musée.
« Joker : Folie à Deux » de Todd Phillips, avec Joaquin Phoenix et Lady Gaga, au cinéma le 2 octobre 2024.
