Le Chant du Gros Slash Culture Fatal Bazooka

Chant du Gros, un samedi d’ébullition musicale à taille humaine

Écrit par
Clara Forax
Photos
Pauline Corboz
Lieu
Le Noirmont

Avec mon amie Pauline, photographe pour cette chronique, nous nous sommes rendues au Noirmont, dans le Jura suisse, pour une “petite sortie automnale festive” samedi soir dernier.
Le Chant du Gros, ça vous parle ?
À vous, probablement oui, mais moi, pas vraiment.
“Il y a Hilight Tribe” me dit-on. « Ça va être cool ».
J’ai bien sûr répondu : Zéééébartiiiiii !

Des artistes en fusion avec la foule

Le soleil entame sa lente descente lorsque nous arrivons au Noirmont. Le cœur du public bat déjà à tout rompre : nous sommes samedi, et l’édition 2025 du festival Le Chant du Gros atteint son point culminant après deux jours consécutifs de fête.

Dès nos premiers instants passés à l’intérieur de l’enceinte du “Chant du”, nous comprenons qu’il ne s’agit pas d’une simple soirée de concerts, mais d’une fête vibrante, humaine, et résolument jurassienne.

Dès notre arrivée, l’atmosphère est étrangement similaire à celle d’un festival en plein mois de juillet : ciel gris et fraîcheur automnale mis à part. Les visages des festivaliers sont maquillés, pailletés, tout sourire, contrastant avec les nuances de gris des imperméables sombres qui protègent de la pluie.

Les festivaliers affluent dans une brassée générationnelle. La faute à la programmation, terriblement brillante de diversité : de la rumba flamenca des Gipsy Kings aux airs endiablés d’électro-swing de Caravan Palace, en passant par une parenthèse trance acoustique ou encore rap, chacun y trouve son compte. Le public, fidèle et chaleureux, répond présent à l’appel du “Chant du” et des artistes, malgré une météo capricieuse.

Dans la soirée, la Scène Déménage révèle quelques pépites inattendues, dont Nuit Incolore qui s’empare du public avec un set fougueux et sincère, aussi bien dans les textes que dans l’énergie musicale. Ce sont les bras levés, et pour certains sous la pluie, que les festivaliers ont assisté à la performance du jeune Suisse…

Impossible également de passer sous silence le concert tant attendu de Jean-Louis Aubert. Dès les premiers accords, une communion s’installe sous la tente, portée par des refrains repris en chœur par des centaines de gens. Le charisme de l’artiste réchauffe la salle : entre confidences murmurées et solos électriques, la prestation prend une dimension presque iconique.

Plus tard dans la nuit, la Sainte Scène clôture sur le concert de Fatal Bazooka, entrant sur scène lance-flammes à la main, et fédérant petits et grands sur ses vieux hits cultes.

Un festival qui fédère

Au-delà de la programmation, c’est l’esprit du « Chant du Gros » qui fait vibrer. Sur l’herbe, les tentes massives qui abritent les concerts côtoient les food trucks et les immenses cantines couvertes où s’asseoir pour déguster un hot-fondue, une choucroute et lever le godet ! Et on n’oublie pas de le rendre, hein !

Des feux de camp parsèment le terrain, offrant des coins bien au chaud, où se reposer et faire des rencontres. Au Chant du Gros, les festivaliers partagent bien plus que de la musique. Il y a ce sentiment de communauté, presque familial, qui invite à la fête et à la découverte de l’autre. Les sourires des bénévoles, l’accueil chaleureux et la sécurité bienveillante dessinent les contours d’un festival à taille humaine, où l’on se sent invité et comme à la maison.

En conclusion : une découverte mémorable

Le samedi du « Chant du Gros » 2025 aura tenu toutes ses promesses : éclats de voix, éclats de rire, danses ridicules. C’est le genre de soirée que l’on raconte et que l’on espère revivre, où la musique fédère et transporte, et où le temps ralentit… le temps d’un refrain en ce début d’automne.

45’000 festivaliers pour l’édition 2025

La 33ᵉ édition du Chant du Gros s’est achevée sur un succès éclatant. Avec plus de 45 000 festivalières et festivaliers réunis en trois jours, le festival du Noirmont confirme son statut de dernier grand open air de la saison en Suisse. La programmation a séduit toutes les générations : Soprano a impressionné avec un show mêlant acrobaties et pyrotechnie, Louis Bertignac a démontré une énergie intacte, tandis que Manau a créé la surprise avec une affluence telle que plusieurs centaines de personnes n’ont pas pu accéder au concert. Côté rap, Gazo et La Mano 1.9 ont fait salle comble, tandis que Axelle Red, Vitaa, les Gipsy Kings et Caravan Palace ont marqué l’apéritif du samedi d’une ambiance survoltée.

Le P’tit du Gros a confirmé son rôle de tremplin pour la relève musicale, avec des artistes comme Nonante, Sahel ou le Jurassien Nwar, tandis que le Mini du Gros a séduit plus de 200 familles grâce à ses animations gratuites.

Au-delà des concerts, deux éléments ont marqué l’édition : le succès de la vaisselle réutilisable, adoptée par le public, et le mystère autour de la monnaie du festival, les fameux « Louis », dont l’avenir reste à définir. Le comité d’organisation se réjouit de cette édition « magique, intense et éclectique » et donne rendez-vous au public les 3, 4 et 5 septembre 2026 pour une 34ᵉ édition annoncée comme encore plus festive.

www.chantdugros.ch

Quand la culture se lâche

Slash Culture est votre nouveau média dédié à la culture en Suisse. Littérature, théâtre, expositions, mais aussi cinéma et musique sont abordés (avec passion) sur ce site.

> Contactez-nous
> Ajouter votre événement à l’agenda

Rejoignez-nous