
Jeudi en résidence avec Tomasz Swoboda

Le jeudi 6 novembre, la Fondation Jan Michalski accueille l’essayiste et traducteur Tomasz Swoboda, pour une carte blanche consacrée à Raymond Roussel. Entre biographie, réception critique et « procédé » d’écriture, l’intervention interroge les marges de manœuvre du traducteur face à un système linguistique réputé intraduisible. Échange suivi d’un apéritif.
Écrivain, poète et dramaturge né en 1877, également riche rentier fantasque, voyageur et inventeur à ses heures perdues, Raymond Roussel est une personnalité excentrique du Paris culturel des années 1900, qui consacra sa vie et sa fortune à chasser une inaccessible gloire. Décrié par la critique de son temps, boudé par le public, il est contraint de publier à compte d’auteur sans pourtant jamais cesser d’écrire : La doublure (1897), La vue (1903) Impressions d’Afrique (1909) ou encore Locus solus (1914) paraissent aux éditions Alphonse Lemerre. Ce n’est qu’après sa mort, due à un excès de médicaments, en 1933 à Palerme, que son œuvre s’impose comme une référence, influençant sensiblement les Surréalistes ainsi que les courants artistiques et intellectuels de la suite du XXe siècle, et jusqu’à aujourd’hui.
Quiconque essaie à présent de parler de Raymond Roussel se voit obligé de recourir à sa légende, composée de son immense richesse, de ses voyages et de ses manies étranges, ainsi qu’à son fameux « procédé » d’écriture, à savoir un système linguistique complexe, et dévoilé seulement après son décès (Comment j’ai écrit certains de mes livres, Alphonse Lemerre, 1935), à l’aide duquel il rédigea la plupart de ses ouvrages.
Cependant, si la figure « Roussel », telle qu’elle fonctionne dans l’histoire de la littérature, est constituée surtout de ces deux éléments, leurs conséquences pour un traducteur sont presque inexistantes. En effet, devant l’impossibilité pratique de traduire le « procédé » et ses effets, il faut se poser la question : comment, malgré tout, rendre cette légende et ce procédé présents dans le texte final ?
Chaque premier jeudi du mois, de 19h à 20h, un·e écrivain·e en résidence vous ouvre une fenêtre sur son travail, ses univers et ses motifs, selon une forme libre d’intervention. Une heure en carte blanche à partager, suivie d’un apéritif.
Horaires
Jeudi 6 novembre dès 19h
Tarif
Gratuit, sur réservation
Adresse
Fondation Jan Michalski
En Bois Désert 10
Route de Chardève 2
1147 Montricher