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Le vol de la Joconde, entre mystère et boule de gomme

Écrit par
Dylan Frobert
Photos
Unsplash
Lieu
Genève

Le 21 août 1911 restera sans doute l’une des dates les plus célèbres de l’histoire de l’art pour une raison aussi étonnante que fascinante. En effet, le chef-d’œuvre de Léonard de Vinci, la Joconde, s’est volatilisé du jour au lendemain, sans laisser de trace. Une blague de mauvais goût ? Pas vraiment, car pendant près de deux ans, Mona Lisa ne daigna pas revenir entre les murs du Louvre. Retour sur cet épisode ô combien passionnant, considéré comme déclencheur du succès mondial de la célèbre muse au sourire éternel.

Un sourire qui laisse place à la stupeur

Ce mardi matin d’été 1911, le Louvre est fermé au public, mais le personnel circule dans ses galeries comme à son habitude. Dans la perspective de faire une copie de la Mona Lisa, l’artiste français Louis Béroud débarque et constate que la Joconde a disparu de son emplacement. Seule demeure une place vide sur le mur. Très vite, la panique gagne le musée. Comment un tableau d’une telle importance a-t-il pu être dérobé sans que personne ne s’en aperçoive ? Les soupçons se multiplient, mais aucune piste ne semble concrète.

L’affaire prend rapidement une ampleur nationale, puis internationale. La presse s’empare du sujet et les rumeurs en tout genre vont bon train. Certains imaginent un coup monté par une puissance étrangère, d’autres soupçonnent le monde de l’art lui-même. L’écrivain Guillaume Apollinaire et même le peintre Pablo Picasso sont interrogés par la police, sans que cela mène à quoi que ce soit. Les mois passent, aucune trace de la Joconde et l’enquête semble dans l’impasse. Malgré cette disparition, le Louvre connaît un regain d’affluence. Le monde se bouscule pour contempler l’espace vide, duquel est absente la star du moment. Franz Kafka souligne d’ailleurs dans son journal : « l’excitation et les nœuds de gens, comme si la Mona Lisa venait d’être volée ».

Un Italien qui a mis la main à la pâte

L’histoire prend un virage inattendu en 1913. Après plus de deux ans de disparition, un antiquaire florentin reçoit une offre surprenante : un homme prétend posséder la Joconde et souhaite la restituer à l’Italie. Cet illustre inconnu, Vincenzo Peruggia, est un ancien employé du Louvre, d’origine italienne. Son mobile ? Un patriotisme mal placé, car il est convaincu que la Joconde, peinte par un maître italien, doit revenir en Italie, son pays d’origine.

Lorsque les autorités confirment l’authenticité du tableau après avoir arrêté l’individu, la Joconde est aussitôt restituée à la France. La célèbre toile a été vendue par Léonard de Vinci au roi François Ier en 1516.

En décembre 1913, elle retrouve sa place au Louvre, escortée comme un trésor national. L’affaire est close et Vincenzo Peruggia, bien que reconnu coupable, écope d’une peine relativement clémente d’un an et quelques mois de prison.

Mais comment un tel enlèvement a-t-il pu avoir lieu ?

Le vol a été d’une simplicité déconcertante. Vêtu d’une blouse blanche similaire à celle des employés du musée, Peruggia avait tout bonnement décroché le tableau, puis l’avait caché sous son manteau, avant de quitter les lieux sans éveiller le moindre soupçon. Ce vol a paradoxalement contribué à la renommée mondiale de la Joconde. Si elle était déjà une œuvre admirée avant l’affaire, son histoire rocambolesque l’a définitivement érigée au rang de mythe. Aujourd’hui, elle est l’un des tableaux les plus visités au monde, preuve que, parfois, même un crime peut servir la postérité d’une œuvre.

DF

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