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Le dessinateur de BD André Juillard est mort à l’âge de 76 ans

Le dessinateur français André Juillard, maître de la bande dessinée historique et réaliste, créateur des Sept vies de l’Épervier et du Cahier bleu, est décédé.

« C’est avec une immense tristesse que nous apprenons la disparition d’André Juillard, survenue le 31 juillet », ont annoncé les éditions Dargaud dans un communiqué. « Son élégance, sa simplicité, sa générosité et son sourire désarmant nous manqueront cruellement », ont-elles ajouté.

Maintes fois primé, l’auteur a notamment travaillé sur le prochain tome de « Signé Olrik », qui se déroule en Cornouailles britanniques et doit paraître en fin d’année. Il avait déjà illustré plusieurs tomes de cette série à succès, comme « La Machination Voronov » (2000) ou le « Testament de William S. » (2016).

André Juillard naît à Paris, le 9 juin 1948. Très rapidement, la passion du dessin est au rendez-vous. Enfant, il dévore l’hebdomadaire ‘Tintin’. La lecture des Hergé, Jacobs, Martin et Bob De Moor de la haute époque font de lui un spécialiste, encore inconscient, de la ligne claire. Le manuel d’histoire de la classe de sixième sera sa seconde grande influence, spécialement les pages consacrées à l’Antiquité. Il ne le sait pas encore, mais sa passion pour la ligne claire, l’Histoire et les histoires feront de lui un auteur moderne n’oubliant jamais de tirer les leçons du passé.


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Après avoir passé son bac en 1967, il s’inscrit aux Arts Décoratifs de Paris, où il rencontre Martin Veyron et Jean-Claude Denis. En 1974, il fait ses débuts dans ‘Formule 1’, avec un western scénarisé par Claude Verrien. Ce dernier lui écrit « Les Aventures chevaleresques de Bohémond de Saint-Gilles ». Les amateurs éclairés devinent déjà un grand espoir de la bande dessinée réaliste. En 1978, il dessine « Les Cathares » dans ‘Djinn’ avant d’entamer une collaboration fructueuse avec Patrick Cothias en publiant « Masquerouge » dans ‘Pif Gadget’.

André Juillard a transcrit dans ses œuvres son goût de l’Histoire. De « Bohémond de Saint Gilles » en 1979 au « Secret de la cathédrale » en 1981, en passant « Les Cathares » en 1980 ou « 2000 ans d’histoire du Calvados » en 1981, il a reconstitué la petite et la grande Histoire sans relâche.

Et ce jusqu’à sa grande saga d’aventures à l’époque d’Henri IV, « Les Sept vies de l’Epervier », sept albums sur scénarios de Patrick Cothias publiés de 1983 à 1991 chez Glénat, qui lui ont fait connaître le succès populaire.

« Le Cahier bleu », en 1994 chez Casterman, une histoire d’amours croisés et de malentendus, lui permet de recevoir le prix du meilleur album français au Festival international de la bande dessinée d’Angoulême en 1995.

L’année suivante, il reçoit le Grand Prix de la Ville d’Angoulême, récompense suprême décernée à un auteur pour l’ensemble de son œuvre.

Parmi ses autres albums marquants, on peut citer les trois volumes de « Léna », publiés chez Dargaud entre 2006 et 2020, ou la série « Plume aux vents », chez le même éditeur entre 1995 et 2002, où l’on retrouve l’héroïne des « Sept vies de l’Epervier ».

Créateur d’affiches, sérigraphies, portfolios, André Juillard s’est également penché sur l’illustration de textes littéraires, comme « Tandis que j’agonise » de William Faulkner (1991, Futuropolis Gallimard).

Apprécié des collectionneurs, il avait vu une de ses planches du « Cahier bleu » adjugée à plus de 80’000 euros en 2019 lors d’une vente aux enchères chez Christie’s à Paris.

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