Le prix Médicis a été attribué à Julia Deck pour son roman consacré à sa mère, « Ann d’Angleterre », aux éditions du Seuil. Un roman autobiographique qui questionne la filiation et la prise en charge du vieillissement dans nos sociétés.
La saison littéraire se poursuit en France. Le prix Médicis du roman français a été remis à Julia Deck, 50 ans, pour son roman autobiographique consacré à sa mère, « Ann d’Angleterre ». Elle l’a emporté au troisième tour avec cinq voix contre quatre à Thomas Clerc, auteur de « Paris, musée du XXIᵉ siècle » paru aux Editions Minuit.
Avec cette distinction Julia Deck est la première femme autrice de la saison littéraire 2024 à remporter un grand prix d’automne. Elle succède à l’auteur montréalais Kevin Lambert, lauréat 2023 pour « Que notre joie demeure », publié au Nouvel Attila.
Julia Deck, un livre sur la vie de sa mère
« Je suis très émue d’avoir ce prix », a déclaré la lauréate au restaurant La Méditerranée à Paris. Dans cet ouvrage, elle retrace le destin de sa mère, née à Manchester dans un milieu ouvrier où les livres n’ont pas leur place. Cette femme va s’émanciper, émigrer en France et se passionner pour la littérature et les arts. « Le danger avec la matière autobiographique, c’est évidemment d’être fascinée par son sujet et de ne plus faire la part des choses pour le lecteur », a relevé Julia Deck, interrogée par l’AFP.
Une Suissesse était en lice
L’écrivaine et plasticienne suisse Gabriella Zalapi, formée à la Haute École d’art et de design à Genève et publiée aux éditions Zoé, avait été retenue dans cette catégorie pour son roman « Ilaria ou la conquête de la désobéissance ». Elle y raconte l’enlèvement d’une petite fille de 8 ans par son père et leur cavale de deux ans à travers l’Italie des années 1980.
Le Prix Médicis du roman étranger est allé au Guatémaltèque Eduardo Halfon, pour « Tarentule », paru chez Quai Voltaire. L’Allemande établie en Suisse Katja Schönherr avait aussi été retenue dans cette catégorie avec « La famille Ruck ». L’autrice, née à Dresde en 1982, y mêle satire sociale et clash des générations quand un père, sa mère et sa fille adolescente se retrouvent à cohabiter.
Le Prix Médicis de l’essai a été attribué à l’Allemand Reiner Stach pour le troisième tome de sa biographie de Franz Kafka, « Les années de jeunesse ».
