Le Festival du film de Locarno a dévoilé mardi la sélection officielle de sa 78e édition, qui se tiendra du 6 au 16 août. Dix-sept films indépendants seront en compétition pour le prestigieux Léopard d’or, tous projetés en première mondiale dans le cadre du Concours international.
La Suisse y sera représentée par Le lac de Fabrice Aragno, avec Clotilde Courau et Bernard Stamm. Une autre coproduction helvétique figure également parmi les sélectionnés : Le bambine, signé par Valentina et Nicole Bertani.

La sélection reflète une diversité géographique marquée, avec des œuvres issues de toute l’Europe, ainsi que deux films hors du continent. Il s’agit de Tabi to Hibi du Japonais Sho Miyake, et de With Hasan in Gaza du réalisateur palestinien Kamal Aljafari, coproduit par la Suisse, l’Allemagne et la France.
Le concours dédié aux jeunes cinéastes réunira quant à lui quinze premiers ou deuxièmes longs métrages. En tout, le public pourra découvrir 221 films, dont 150 longs métrages, 70 courts et une série.
Quatorze films seront projetés en plein air sur la mythique Piazza Grande, dont quatre des 99 premières prévues cette année. Le thème du conflit, sous ses différentes formes, traversera une partie importante de la programmation, ont précisé les organisateurs lors de la conférence de presse tenue à Zurich.

Polémique autour de l’écran géant de la Piazza Grande
À la veille de cette nouvelle édition, le Festival fait face à une vive controverse. Au cœur du débat, le remplacement de l’écran géant de la Piazza Grande, structure emblématique imaginée il y a cinquante ans par l’architecte tessinois Livio Vacchini.
Visible jusque sur les billets de 20 francs suisses, cet écran iconique sera remplacé par une version plus légère, démontable chaque année, et surtout moins coûteuse. Une décision justifiée par des raisons budgétaires, mais qui a suscité la colère de nombreux défenseurs du patrimoine local.
Une pétition intitulée « Don’t touch screen » circule actuellement. L’architecte Mario Botta a lui aussi exprimé publiquement son opposition, dénonçant un geste symbolique fort, perçu comme une atteinte à l’identité visuelle du festival et au paysage culturel tessinois.