Les 10 écrivains suisses ayant marqué l’histoire

Connue mondialement pour son livre pour enfants « Heidi », Johanna Spyri a capturé l’essence des paysages alpins suisses et les a rendus immortels à travers les yeux d’une petite fille pleine de vie et d’innocence. Ses œuvres continuent d’être lues et aimées par des enfants du monde entier. De 1871 jusqu’à sa mort, elle publie 31 livres, 27 livres d’histoires et 4 brochures.

Né en Allemagne mais devenu citoyen suisse plus tard dans sa vie, Hermann Hesse est l’un des géants littéraires du 20ème siècle. Lauréat du Prix Nobel de littérature en 1946, il est célèbre pour des romans tels que « Siddhartha » et « Le Loup des steppes », qui explorent la recherche de soi et la rébellion contre la société conventionnelle.

Dramaturge et romancier, Dürrenmatt est bien connu pour ses pièces provocatrices qui combinent des éléments de tragédie et d’absurde, tels que « La Visite de la vieille dame » et « Les Physiciens », reflétant ses préoccupations sur la morale, la justice et la responsabilité humaine. De son vivant Dürrenmatt avait négocié le don de ses manuscrits à la Bibliothèque nationale suisse sous la condition de créer les Archives littéraires suisses. En 2000 est inauguré le Centre Dürrenmatt Neuchâtel, un musée de la Bibliothèque nationale suisse, conçu par l’architecte Mario Botta et dédié à l’étude, la conservation et la transmission de l’œuvre picturale de Friedrich Dürrenmatt.

Frisch, contemporain de Dürrenmatt, a abordé des thèmes d’identité, de responsabilité personnelle et de mémoire humaine. Ses œuvres les plus notables incluent « Homo Faber » et « Montauk », qui réfléchissent profondément sur la condition humaine. Dans son œuvre, Frisch a particulièrement prêté attention aux problématiques d’identité personnelle, de morale et d’engagement politique. L’ironie est une caractéristique significative de ses publications d’après guerre.

Poète, essayiste, éditeur, cinéaste, romancier, reporter, homme de radio, pianiste et figurant, Blaise Cendrars a tout essayé dans sa vie. Né Frédéric-Louis Sauser à La Chaux-de-Fonds, Cendrars a adopté son nom de plume lors de ses voyages en Russie. À ses débuts, il utilise brièvement les pseudonymes Freddy Sausey, Jack Lee et Diogène. Ses œuvres, telles que « La Prose du Transsibérien », sont des épopées modernistes qui mêlent son amour pour l’aventure et sa quête de renouveau littéraire.

Écrivaine de langue française, Rivaz est reconnue pour ses analyses subtiles des émotions et des relations humaines. Son roman « Sans alcool » offre un aperçu poignant de la vie familiale et des défis sociaux en Suisse. Elle laisse l’image d’une femme moderne qui a osé aborder des sujets largement tabous et dénoncer les injustices les plus criantes de la société. À partir de 1996, les Éditions de l’Aire ont entrepris de rééditer grande partie de son œuvre.

Walser est un écrivain majeur bien que moins connu, admiré pour son style unique et ses observations minutieuses. Des textes comme « Le Promeneur » montrent son talent pour capturer les subtilités de la psyché humaine. De Berlin à Prague en passant par Zurich, des centaines de ses petites proses, poèmes et scènes dialoguées paraissent sous forme de feuilleton dans la plupart des grands journaux du monde germanophone, notamment le Berliner Tageblatt et la Prager Presse. Durant ces années d’intense productivité, il développe une méthode d’écriture en deux temps, les « microgrammes ». Un dernier recueil de proses, « La Rose », paraît en 1925.

Journaliste, romancière et dramaturge, Cuneo a exploré dans ses écrits sa double culture, française et suisse, et a donné une voix à des thèmes féministes et sociaux à travers des œuvres telles que « Le trajet d’une rivière ». Durant sa carrière d’écrivaine, elle aborde tous les genres : d’abord auteur de récits autobiographiques, puis de livres documentaires, de pièces de théâtre et de poésie. Elle écrit son premier roman, « Station Victoria » en 1989. Celui-ci est récompensé par le Prix Bibliothèque pour tous et le Prix Alpes-Jura en 1990.

Bien qu’elle soit française par naissance, Madame de Staël a passé une grande partie de sa vie en exil en Suisse. Germaine de Staël fut une femme de lettres féministe et abolitionniste sous la Révolution et l’Empire. Ses œuvres comme « De l’Allemagne » ont profondément influencé la littérature européenne du début du 19e siècle. La passion de l’écriture la prend très tôt. En 1788, elle connaît son premier succès littéraire avec les Lettres sur le caractère et les ouvrages de J.-J. Rousseau, imprimées à une vingtaine d’exemplaires par un ami de ses parents sans qu’elle le sache. Germaine de Staël, auteure de pièces de théâtre (Sophie ou les Sentiments secrets, Jane Gray), s’intéresse aussi à la politique. Au début de la Révolution, elle soutient ce qu’elle voit comme un progrès vers une monarchie constitutionnelle. Cependant, après les massacres de septembre 1792, elle doit quitter la France et se réfugie en Suisse, à Lausanne et Coppet. Là, elle continue d’écrire et de publier pièces, romans, essais et analyses théoriques. En 1793, elle publie Réflexions sur le procès de la Reine en réaction au procès de Marie-Antoinette.

Un pilier de la littérature romande, Ramuz est un écrivain reconnu pour ses romans et ses écrits empreints de la culture et des paysages suisses. Il est souvent considéré comme l’une des figures littéraires les plus importantes de la Suisse francophone. Parmi ses œuvres les plus célèbres figure « La Grande Peur dans la montagne » (1926), un roman qui raconte l’histoire d’un groupe de paysans confrontés à des forces mystérieuses et destructrices lors d’une expédition en montagne. Ce livre explore les thèmes de la nature indomptable, de la superstition et de la fragilité humaine. « Derborence » (1934) est un autre roman marquant de Ramuz, inspiré par un éboulement réel survenu en 1714. Il raconte l’histoire de Thérèse et Antoine, un couple séparé par une catastrophe naturelle. Ce récit met en lumière la lutte entre l’homme et la nature, ainsi que la résilience et l’espoir des individus face à l’adversité.