Au cours des neuf derniers jours, les rues de Londres ont été le théâtre d’une exposition insolite et éphémère. L’artiste de rue renommé Banksy a captivé l’attention publique avec une série d’œuvres animalières, culminant avec un graffiti audacieux au zoo de Londres. Ce dernier montre un gorille qui semble libérer d’autres animaux captifs, un geste fort qui incarne le style provocateur et engagé de l’artiste.
Chaque jour depuis le 5 août, de nouvelles créations ont émergé sur les murs de la capitale britannique. Éléphants, pélicans et piranhas ont ainsi peuplé l’espace urbain, dans un rythme inhabituel pour l’artiste qui espace généralement ses interventions de plusieurs mois. Ces apparitions quotidiennes ont alimenté diverses spéculations quant aux intentions de Banksy, dont l’identité reste enveloppée de mystère.
La neuvième et dernière œuvre a été révélée sur le compte Instagram de l’artiste : un gorille majestueux soulevant une bâche peinte sur un rideau métallique à l’entrée du zoo. À travers cette image, des oiseaux et une otarie semblent s’échapper, tandis que des paires d’yeux scintillent mystérieusement dans l’obscurité du parc, qui abrite plus de 10’000 animaux.
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La chèvre de Monsieur Banksy
La série a également touché le cœur de la City de Londres, où une cabine vitrée utilisée par la police pour réguler le trafic a été transformée en aquarium géant, recouverte de poissons ressemblant à des piranhas. Cette intervention a suscité la curiosité des passants, y compris des agents de police qui ont été photographiés en train d’immortaliser l’événement.
L’initiative a débuté avec l’image d’un bouquetin juché sur le conduit d’une façade à Richmond, un quartier à l’ouest de Londres. Ce premier graffiti semble avoir lancé le thème des œuvres suivantes, offrant une explication poétique à cette frénésie animalière. Selon des informations de la BBC, cette série artistique aurait commencé avec une chèvre, établissant un lien avec les apparitions suivantes d’animaux urbains.
Réflexion sur des causes sociales et environnementales
Ces installations éphémères ne sont pas seulement des œuvres d’art visuelles ; elles véhiculent également des messages puissants sur des sujets sociaux et environnementaux, des domaines souvent explorés par Banksy. Ses œuvres récentes ont suscité des discussions sur des thèmes comme la défense des réfugiés ou la situation en Palestine, reflétant son engagement continu envers des causes humanitaires.
Avec cette dernière vague d’œuvres à Londres, Banksy continue de défier les conventions artistiques et de stimuler le dialogue public, renforçant son statut de provocateur culturel et de militant artistique.
Plusieurs œuvres déjà envolées dans la nature…
Les œuvres de l’artiste de Bristol, dont l’identité reste inconnue, se vendent des millions d’euros aux enchères et un panneau de signalisation graffé de drones de combat avait déjà été volé en décembre dernier dans le sud de Londres. La police avait plus tard annoncé deux arrestations.
Banksy a lui-même mis en avant le caractère éphémère de son travail de manière spectaculaire en provoquant en 2018 l’autodestruction d’une œuvre qui venait de se vendre aux enchères pour plus d’un million d’euros.
Le zoo de Londres promet de protéger la dernière fresque, d’une manière qui reste à déterminer, a expliqué à l’AFP l’un de ses responsables, Karl Penman.
A propos de Banksy
Banksy, pseudonyme derrière lequel se cache l’un des artistes de rue les plus énigmatiques et influents du monde, demeure une figure mystérieuse dont l’identité n’a jamais été confirmée. Originaire de Bristol au Royaume-Uni, il est célèbre pour ses œuvres de street art qui combinent humour noir et commentaires sociaux poignants.
Ses graffitis, souvent réalisés dans des lieux publics et à des moments inattendus, abordent des thèmes comme la politique, la culture et l’éthique. Reconnu pour son style visuel distinctif et ses messages subversifs, Banksy continue d’inspirer et de provoquer le public à travers le globe.
